Centrafricains et Français chassent la rébellion - 28/11/2006 |
L'armée centrafricaine a poursuivi mardi, toujours avec le soutien de militaires français, son opération de reconquête de localités du nord-est du pays tombées depuis fin octobre aux mains d'une rébellion, au lendemain de la reprise de la ville de Birao. Une offensive, menée conjointement depuis depuis Birao (800 km au nord-est de Bangui) et Bria (200 km plus au sud), a débuté mardi matin pour chasser les rebelles des localités de Ouadda-Djallé et Sam Ouandja, a indiqué une source proche de l'état-major des Forces armées centrafricaines (Faca). L'opération vise, semble-t-il, à prendre les rebelles en tenaille, Ouadda-Djallé et Sam Ouandja étant situées entre Birao et Bria. "Depuis les premières heures de la matinée, des rotations d'avions (militaires français) acheminent des troupes sur le terrain depuis Bangui vers le nord-est", a précisé cette source, sous le couvert de l'anonymat. Lundi soir, les autorités de Bangui ont annoncé que les Faca avaient repris, avec "le soutien en matière de logistique et de renseignement de militaires français", la ville de Birao, près des frontières tchadienne et soudanaise, tombée le 30 octobre aux mains de l'Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR). L'UFDR, coalition de rebelles jusqu'ici peu connue, avait ensuite poursuivi sa progression et pris Ouadda-Djallé et Sam Ouandja. Un accrochage avait opposé mi-novembre l'UFDR aux Faca à 80 km au nord de la ville minière de Bria, contraignant les rebelles à se replier. Mardi matin, le chef militaire de l'UFDR, le capitaine Yao Bejo, a déclaré avoir décidé un simple "repli tactique" de Birao. Il a ajouté que c'était "l'armée française qui est intervenue à l'aéroport (de Birao), pas les Faca", alors que Bangui et Paris affirment que l'appui français se limite au renseignement et à la logistique. "On ne veut pas être en conflit avec la France, c'est un pays ami", a-t-il précisé, assurant qu'il n'y avait "pas eu de combats avec les Français". L'état-major des armées françaises a pourtant fait savoir mardi que des soldats français avaient répliqué lundi en état de "légitime défense" à des tirs des rebelles lors de la prise de contrôle par les Faca de l'aéroport de Birao. Selon le capitaine de vaisseau Christophe Prazuck, porte-parole de l'état-major, ces tirs ont éclaté lorsque "des éléments de renseignement" français se sont assurés que "la piste de l'aéroport était praticable" en vue de l'atterrissage d'un Transall français assurant le transport d'une unité des Faca, dans le cadre d'un appui logistique aux forces centrafricaines. Une source proche de l'état-major des Faca avait indiqué lundi soir que Birao avait été reprise à l'issue de brefs combats, dont aucun bilan n'était jusqu'ici disponible. Elle avait précisé que l'armée avait été appuyée par des soldats français, notamment des membres des forces spéciales, sans préciser si ceux-ci avaient pris part directement aux combats. La France avait renforcé à la mi-novembre d'une centaine d'hommes le détachement d'environ 200 soldats français de l'Opération Boali, déployés en Centrafrique depuis la prise de pouvoir du général François Bozizé en mars 2003. Les éléments de l'Opération Boali sont notamment chargés de former les unités des Faca et d'assister le contingent de la Fomuc, la Force multinationale de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cémac) présente en Centrafrique depuis 2002. Paris apporte également une aide logistique et en matière de renseignement aérien aux Faca, peu formées, mal équipées et qui n'avaient opposé jusqu'ici qu'une faible résistance aux rebelles dans le nord-est du pays. |
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Bemba définitivement battu - 27/11/2006 |
La Cour suprême de justice de la République démocratique du Congo (RDC) a rejeté lundi le recours du candidat Jean-Pierre Bemba contre les résultats provisoires de la présidentielle, qui le donnent vaincu par le sortant Joseph Kabila. "La Cour suprême de justice (CSJ) siégant en matière de contentieux des résultats issus du deuxième tour de l’élection présidentielle organisé le 29 octobre reçoit la requête du Mouvement de libération du Congo (parti de M. Bemba), mais la déclare non fondée", a déclaré à Kinshasa le juge Kalonda Kele de la CSJ. Le recours du vice-président Bemba portait notamment sur l’ampleur des votes par dérogation, la "falsification des résultats" et l’"empêchement des témoins d’accéder" à certains bureaux de vote. La CSJ proclamera plus tard dans la soirée lundi les résultats définitifs du second tour de la présidentielle organisé le 29 octobre, a annoncé M. Kele. Selon les résultats provisoires de la Commission électorale indépendante (CEI), M. Kabila l’a emporté avec 58,05% des suffrages exprimés devant M. Bemba (41,95%). Les observateurs internationaux et nationaux ont estimé que le scrutin et la compilation des résultats avaient été dans l’ensemble "transparents". |
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Sassou inquiet pour le Tchad et la Centrafrique - 27/11/2006 |
Le président du Congo et de l’Union africaine, Denis Sassou Nguesso, se trouve à Paris où il récupère d’une intervention chirurgicale (hernie discale). Cela ne l’empêche apparemment pas de continuer à suivre l’actualité africaine et, notamment, la situation en Côte d’Ivoire, au Darfour et en Centrafrique. Les sites officiels congolais reproduisent une interview donnée il y a quelques jours par M. Sassou Nguesso à son domicile parisien. S’agissant de la Centrafrique et du Tchad, il juge les récents évènements « très dangereux » « On ne peut pas rester indifférent et laisser le problème du Darfour déborder sur le Tchad et la RCA et déstabiliser l’Afrique centrale », explique le N°1 congolais qui est convaincu que l’Union africaine peut jouer un rôle. Comment. Réponse du leader congolais : « Concrètement, l’Union africaine doit prendre toutes les dispositions pour soutenir la RCA et le Tchad. Des idées ont été lancées pour que, en accord avec les Nations unies, il soit possible de déployer des forces internationales aux frontières du Tchad et de la RCA, afin de les protéger et ne pas laisser la crise du Darfour déteindre sur eux ». Denis Sassou Nguesso se dit prudement optimiste sur les dernières décisions relatives au Darfour. Notamment sur le principe d’une force de paix hybride UA/Onu. Et ne prend pas ombrage des mini-sommets organisés, par exemple, en Libye, en parallèle des efforts déployés par l’Union Africaine. « Toutes les initiatives qui tendent à appuyer le processus en cours sont les bienvenues et il faut tout mettre en oeuvre pour amener les groupes qui n’ont pas signé l’accord de paix d’Abuja à le signer », assure le président du Congo Brazzaville. Sur le délicat dossier ivoirien, Sassou Nguesso estime que le Premier ministre, Charles Konan-Banny, a les moyens de mener sa mission et « d’appliquer la feuille de route de la résolution 1721 ». |
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27/11 :Tchad: L’ambassade de France à Ndjaména ne peut constituer l’unique source d’informations pour les Tchadiens |
Il convient de signaler que parmi les représentations diplomatiques accréditées au Tchad, celle de la France reste la plus active et impliquée dans la crise politique et le conflit armé actuel qui prévalent dans le pays. |
Source: Alwihda - |
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Les rebelles tchadiens hostiles au président Idriss Deby Itno ont poursuivi dimanche leurs opérations dans l'est du Tchad, marquées par le repli du groupe qui avait occupé samedi la ville d'Abéché tandis qu'un autre était signalé à 400 km de la capitale N'Djamena.
Au lendemain d'une journée d'affrontements à l'issue incertaine, les hommes de l'Union des forces pour la démocratie et le changement (UFDD) ont déserté dans la nuit de samedi à dimanche Abéché, la principale ville de l'est du Tchad, à 700 km de N'Djamena, dont l'armée gouvernementale a repris le contrôle sans combats dès le lever du jour.
"Ce n'est pas du tout une défaite", a expliqué à l'AFP le chef de l'UFDD, le général Mahamat Nouri. "Notre objectif est de détruire progressivement les troupes ennemies pour les affaiblir. Nous avons occupé Abéché quelques heures, nous avons infligé de lourdes pertes à l'armée de Deby, maintenant, nous nous replions", a-t-il poursuivi.
Si l'UFDD a mis un terme à son offensive, une colonne d'une autre coalition rebelle, composée notamment du Rassemblement des forces démocratiques (RAFD) des jumeaux Tom et Timan Erdimi, deux anciens proches du président Deby, a été signalée à la mi-journée à seulement 400 km de N'Djamena, selon l'ambassade de France.
"La progression d'une importante colonne rebelle est confirmée dans la région du Bata, en direction de l'ouest du pays", a affirmé l'ambassade à N'Djamena dans un premier communiqué. "De ce fait, la perspective de combats dans la grande périphérie de N'Djamena n'est pas à exclure dans les prochaines vingt-quatre heures", a-t-elle ajouté.
Interrogé par l'AFP, un porte-parole de la "coordination militaire", qui regroupe le RAFD ainsi que trois autres mouvements rebelles, a démenti avoir lancé une offensive sur la capitale à partir de Biltine et Am Zoer, les deux localités de l'est du pays dont elle a pris le contrôle samedi.
"Nous occupons toujours Biltine (...) certains de nos éléments font des patrouilles jusqu'à une centaine de kilomètres à l'ouest de Biltine (...) mais nous n'avons pas défini de stratégie pour attaquer N'Djamena", a déclaré à l'AFP Yaya Dillo Djerou.
En début de soirée, le ministre tchadien de la Communication, Hourmadji Moussa Doumgor a démenti "catégoriquement les informations faisant état d'une prétendue colonne de rebelles qui serait à 400 km de N'Djamena". "N'Djamena n'est aucunement menacé", a-t-il affirmé à l'AFP.
En début de soirée, l'ambassade de France a publié un autre communiqué au ton plus rassurant, déclarant cette fois que la colonne rebelle "ne progresserait plus" et que la situation était "normale" à N'Djamena.
Toutefois, selon une source militaire tchadienne, d'importants effectifs de l'armée tchadienne équipés de véhicules et d'armes lourdes ont été déployés dimanche autour de la capitale, à ses sorties nord et sud.
Dans un communiqué, le gouvernement tchadien a qualifié dimanche les opérations rebelles du week-end d'"opération de grande envergure tendant à le déstabiliser" et a accusé comme à l'habitude le Soudan et, pour la première fois, l'Arabie saoudite d'en être les principaux inspirateurs.
Ces deux pays "équipent, entraînent les mercenaires, et leur assurent la logistique nécessaire pour attaquer aujourd'hui le Tchad sur plusieurs fronts à l'est", a affirmé le porte-parole du gouvernement.
"La guerre imposée aujourd'hui au Tchad relève d'une guerre pour la promotion de l'islamisme militant prônée par Al-Qaïda de Ben Laden, qui n'épargnera aucun pays de la sous-région", a-t-il ajouté.
Comme il y a six mois lors de l'offensive d'un autre mouvement rebelle, le Front uni pour le changement (Fuc), repoussée devant N'Djamena, le Tchad a accusé le Soudan de soutenir l'UFDD. Khartoum a catégoriquement nié.
Le coup d'envoi de cette nouvelle série d'opérations contre le régime de N'Djamena a été donné vendredi par l'UFDD.
Leur brusque repli d'Abéché rappelle le scénario suivi il y a un mois par ce mouvement, qui s'était emparé brièvement de deux villes du sud-est tchadien, Goz Beïda et Am Timan, avant de se replier vers l'est.
"Notre objectif final reste la chute de N'Djamena, mais sans précipitation", a répété dimanche à l'AFP le chef de l'UFDD. "D'ici quelques jours, nous réattaquerons, c'est sûr", a-t-il assuré.