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23 mai 2007 3 23 /05 /mai /2007 15:40

LA LONGUE HISTOIRE DE LA BD CENTRAFRICAINE

LA LONGUE HISTOIRE DE LA BD CENTRAFRICAINE


Dans les années 60, à l'aube de l'indépendance, ont parues les premières BD en noir et blanc ayant pour titre, Les aventures de Tamako.

Bien plus tard, en 1983, avec le soutien de l'Archidiocèse de Bangui et édité par le centre Jean XXIII fut lancé une revue entièrement BD de 16 pages Tatara[1], dessinée par Come Mbringa sur des scénarios de Eloi Ngalou et Olivier Bakouta-Batakpa, tous les trois enseignants de collège. Le personnage principal Tekoué[2] est un intellectuel ivrogne, paresseux et malhonnête mais sympathique. Il est le témoin de la société centrafricaine : il en incarne tous les vices. C'est l'anti-modèle, celui qu'il faut éviter d'imiter. C'est pourquoi la conclusion de chaque histoire l'oblige à tirer les leçons de ses mésaventures, ce qui laisse toujours un espoir de changement.

Comme l'explique Olivier Bakouta-Batakpa « Avec Tatara, nous voulons montrer aux centrafricains ce qu'ils sont, leur faire voir leur réalité quotidienne. Notre souci est donc d'aborder les fléaux sociaux avec objectivité afin d'inviter le lecteur à tirer lui-même les leçons de chaque mésaventure de Tekoué. [3]»

Le sujet des premiers numéros illustre parfaitement cette volonté moralisatrice[4] puisque sont abordés des thèmes comme l'alcoolisme (Tatara numéro 1), l'exode rural (numéro 2), la corruption (numéro 3), l'oisiveté (numéro 7) ou le népotisme (numéro 8). Parallèlement aux critiques sociales, Tatara publiait des séries réservées à la santé publique en traitant de la tuberculose, le diabète, la diarrhée, toujours par le biais de la BD.

Vendu à 200 Fcfa[5], Tatara connut un grand succès pendant une décennie au point même de susciter une réédition en 1996 à Dakar par l'ENDA-Siggi d'une des histoires intitulée Les neveux d'abord. Phénomène rarissime en Afrique qui s'explique par la qualité narrative des bandes dessinées. Tatara sera interdite au bout de 12 numéros par les autorités du pays qui se sentaient visées par certaines critiques[6].

Ce journal fut relayé en 1985 par Balao jeunesse (Bonjour jeunesse), trimestriel lancé par les éditions Edifamadi[7], avec le soutien du Centre Culturel français de Bangui et publiant outre de la BD, des jeux et des dossiers thématiques. Il avait comme personnages principaux Kossi, Max et Solo, l'inspecteur Mandelot, créés par Clothaire Mbao Ben Seba (scénariste et rédacteur en chef), Josué Daïkou[8] (dessinateur) et Roger Kouli (Directeur de publication). Entièrement gratuit grâce à des subventions, libre de contenu au début, Balao fut très vite utilisé par des bailleurs de fonds étrangers ou des institutions comme moyen de transmission de valeurs éducatives et de sensibilisation à des messages de santé publique. Le fonds routier, organisme dépendant du Ministère centrafricain des transports, en particulier, y eut recours très régulièrement : deux numéros de 1994 sur le code de la route et l'alcool au volant (intitulé De la bière à la bière) et de 1998 sur les véhicules privés servant de transports en commun (intitulé Gbaloukouma ). Un dernier numéro, dessiné par Didier Kassaï et paru en 2006 près de dix ans après l'avant-dernier, est également financé par le ministère des Travaux publics et s'intitule « Jaune, rouge, vert, stop : spécial rentrée scolaire ». Il informe sur les dangers de la circulation routière. La popularité de ce journal, à l'époque de sa parution régulière, fut énorme pour un pays d'Afrique et les tirages très importants : entre 8 et 10 000 exemplaires par numéro. Ce succès explique le lancement d'autres journaux comme Dounia, le journal des jeunes, écrit par des jeunes de Notre dame d'Afrique et publié avec le concours de l'Archevêché de Bangui mais également de Mbayo qui ressemblait à s'y méprendre à Balao : même dessinateur, même scénariste, même présentation, même mise en page et même souci de didactisme. Le numéro 0, par exemple, sensibilisait les citoyens à la nécessité de voter aux élections en suivant les aventures de Gbasso, Tutu et Aïda.

Mais ces revues n'eurent pas le même succès que Balao et Tatara.

Le succès de Balao atteint des sommets lors de l'édition du Guide Balao pour la Centrafrique en 1991 et, surtout lors du grand concours organisé en 1988 par ce journal en partenariat avec l'atelier BD du CCF et portant sur le thème « Comment aimeriez vous vivre en l'an 2000 ? ». Ce concours donna lieu à l'un des premiers albums locaux, dans lequel on retrouve les premiers pas d'auteurs qui se manifesteront par la suite : Régis Noé, Joel Assana, Guy Clotaire Mbilo, Dieudinné Ngamakota, Dum Singa, Jephte & Josias Bondravode, Modeste Nzapassara, Joël Wangbia...

Quelques années plus tard, en 1990, paraissent deux BD L'homme du parc auto édité avec beaucoup de courage par l'auteur Ernest Weangai et La chaîne et l'anneau, financé par Le Centre Culturel Français de Bangui, et qui constituait le premier album mixte entre un scénariste européen : Philippe Garbal et un dessinateur centrafricain : Bernardin Nambana. Ces albums, édités en moyenne à 1000 exemplaires, n'ont cependant jamais atteint les tirages de Balao et Tatara.

En matière d'album, l'étape suivante la plus marquante fut un autre album intitulé Wan-to, une aventure de Bafio, édité en 1993 par le Centre Culturel français de Bangui. Cette Bd était le fruit d'un des ateliers de la semaine culturelle organisée à Bossangoa et animé par Guy Eli Maye. Cette BD, agrafée en noir et blanc, racontait sous une forme réaliste et détaillée, l'histoire d'un jeune garçon, Bafio, qui assistait aux différentes étapes de préparatif de la semaine culturelle de Bossangoa.

Guy Eli Maye, figure émergente de la Bd locale, participera au projet BBKB en 1990, (Bangui - Bordeaux - Kinshasa – Brazzaville), bateau itinérant avec à son bord des ateliers de théâtre, de peinture et de BD. L'atelier BD était composé également du malgache Jano et des congolais Baruti et Kisito...

Puis ce fut un peu le vide jusqu'en 1998, où la Bd centrafricaine connut un second souffle avec une invitation à participer au 1er salon africain de la Bd de Libreville pour le scénariste de Balao et Bayho, Clotaire M'Bao Ben Seba ainsi que pour Didier Kassaï, à l'époque caricaturiste au journal Le perroquet[9].

Puis, à partir de l'année 2000, sortiront de nouvelles Bd en couleurs ou en noir et blanc, toujours à vocation éducative sur des thèmes très variés : la sensibilisation à la protection de l'environnement avec l'album Eco - pionniers de Mbomou[10], la sensibilisation au virus du SIDA avec la revue trimestrielle Wandara[11] (qui a démarré en 2003) ou l'album SIDA, un danger imminent[12], la sensibilisation pour la protection du parc national de N'délé avec Kossi et Mbala au PDRN[13], le désarmement des ex-combattants avec Une nouvelle vie[14] tirée à 10 000 exemplaires, la vulgarisation de la science dans la bande dessinée Les scientifiques au service de la population, dessinée par Jean Noël Ndiba.

Par la suite, le projet bilatéral de coopération éducative franco – centrafricain EDUCA 2000 a piloté en 2005 la réalisation d'une bande dessinée Aventures en Centrafrique de Didier Kassaï et Olivier Bombasaro (Responsable de la partie Ecoles primaires du dit projet), qui sert de support pédagogique à l'apprentissage de la langue française dans les écoles centrafricaines.

En parallèle, le projet finance la réalisation par les mêmes auteurs de 10 albums pour enfants relatant les aventures de Gipépé le pygmée. Huit étaient déjà sortis en 2006.

Puis, en 2003, un collectif de bédéistes de Bangui lançait le magazine bimestriel de bande dessinée Sanza BD, qui tirait à 500 exemplaires et sortit 7 numéros de 2003 à 2005 avant de disparaître du fait des difficultés des auteurs à se mobiliser[15].

Enfin, 2006 sera l'année de la consécration pour la BD centrafricaine, à travers Didier Kassaï, doublement récompensé par le 1er prix du concours « Vue d'Afrique » organisé dans le cadre du festival d'Angoulême ainsi que par le prix Africa comics de l'Association Africa é méditerranéo.

Le bilan peut sembler somme toute satisfaisant pour un pays qui n'existe pas pour la plupart des spécialistes mondiaux de la bande dessinée.

Malheureusement, la réalité est plus contrastée, la situation de la bande dessinée en Centrafrique constitue également un condensé des difficultés qu'éprouve le 9ème art sur l'ensemble du continent.

L'enclavement des bédéistes centrafricains est patent. En dehors de leurs frontières, seul Didier Kassaï a connu un certain succès avec les deux prix déjà mentionnés, mais également avec plusieurs participations à quelques productions internationales. En 2000, il participe au projet collectif français A l'ombre du baobab, qui donnera lieu à une exposition au Festival International d'Angoulême en 2001[16]. Par la suite, il collaborera aux ouvrages collectifs italiens, Africa comics 2003 et camerounais, Shegue.

En 2006, le premier titre de la série Gipépé le pygmée a été réédité en Cote d'Ivoire par les classiques ivoiriens suivi d'un album Les exclus, scénarisé par Clotaire Ben Seba qui a été édité par la maison d'édition canadienne TNT.

En dehors, de son cas, aucun autre bédéiste de RCA ne s'est manifesté à l'étranger[17], leur action et leur travail reste totalement méconnu[18], alors que plusieurs africains comme le gabonais Pahé[19], les congolais Masioni[20] et Paluku[21] commencent à se faire éditer en Europe.

Manque d'ambition, de talent ou d'information ? Les raisons sont diverses, toujours est-il que, vu l'étroitesse du marché local sur laquelle nous allons revenir, cet état de fait nuit évidemment au développement d'une discipline où pénétrer le marché franco-belge constitue une nécessité et une référence.

Pourtant, des contacts avec des bédéistes européens ont existé, en particulier à l'occasion de stages pris en charge par la coopération française.

Dans les années 80, un atelier Bd fut organisé au CCF de Bangui avec Philippe Robert. Celui-ci rééditera l'expérience en 2003 avec un atelier intitulé Les grands quelqu'uns. Les planches ont été exposées à l'Alliance française mais la parution de l'album qui devait suivre n'a pas eu lieu.

En 2001, un atelier avec Beb-Deum et une exposition « Ils rêvent l'Afrique, ils rêvent le monde » furent organisés. Cet atelier déboucha sur quelque chose de concret : un superbe ouvrage individuel du... formateur[22] !!!

En 2004, afin de soutenir la sortie de Sanza BD, un stage fut organisé avec Christian Peultier (Mirabelle chez Glénat) mais cet atelier s'est transformé en atelier de dessin de presse du fait d'un manque de temps.

Le marché de la Bd n'existe pas non plus en RCA. La raison principale est le prix des Bandes dessinées. Celles-ci coûtent entre 500 et 8000 Fcfa, ce qui est excessif au vu du pouvoir d'achat des centrafricains.

La majeure partie des BD éditées au cours des années écoulées l'a été grâce à des financements extérieurs. En dehors de l'action et des subventions de la Coopération française et du Centre Culturel français de Bangui, plusieurs autres organismes utilisent la bande dessinée comme supports pédagogiques : le PNUD (Wandara BD et Nouvelle vie), le Fonds canadien d'Initiative locale (Eco-pionnier de Mbomou), l'Union européenne (Kossi et Mbala parle PDRN), le FNUAP (Sida, danger imminent), etc. Les auteurs de Bande dessinée, logiquement soumis aux désidératas des bailleurs de fonds, obligés de travailler dans l'urgence, peinent à trouver leur style. Et celle-ci n'est vue que comme un simple média d'accès aux populations locales, pas comme un art à part entière.

Toujours donnée, rarement vendue (y compris Balao et Tatara), la bande dessinée centrafricaine est totalement sous perfusion et ne constitue en aucune façon une industrie culturelle[23].

De fait, aucun bédéiste ne vit de son travail et peu ont une activité liée à leur passion. Bassa Mardoché est fonctionnaire d'Etat, Jean Noël Ndiba travaille pour une société biblique, Bondravodé est devenu prêtre catholique, Serge Mbaïkassi est pasteur au Bénin, Frédéric Kassaï est contrôleur de péage. D'autres sont sérigraphes, peintres, caricaturistes...

L'une des solutions tiendrait au recours à la presse locale qui permettrait à la bande dessinée d'avoir une première vie et d'installer dans l'imaginaire collectif des séries et des personnages. A charge pour des éditeurs privés, les grands absents de ce milieu, d'en profiter par la suite en éditant des produits adaptés aux bourses des citoyens locaux et moins copiés sur l'Europe.

Car, peu chère à produire et rapide à réaliser, la bande dessinée semble un média de communication et de loisir formaté pour des pays comme la Centrafrique. Réussir ce pari serait un excellent signe envoyé à l'ensemble de l'opinion publique pour qui ce pays est trop souvent synonyme d'instabilité et de coups d'Etat.



Christophe CASSIAU-HAURIE

Rose Hill

Île Maurice

Avec l'amicale et très active collaboration de Didier Kassaï.



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[1] Ce qui signifie Miroir en sango, langue nationale de la RCA.

[2] Le gourmand ou mangetout en sango.

[3] Tatara : un miroir. Olivier Bakouta-Batakpa in Vivant univers, N°367, Bande dessinée et tiers monde. Janvier-février 1987. pp. 34-35.

[4] Le sous titre de la revue était évocateur : Le journal de la lutte contre les mauvaises mœurs de la société.

[5] A une époque, où 50 Fcfa valait 1 FF.

[6] Certains thèmes traités dans Tatara relevaient en effet carrément de la politique : La fille du ciné bar (N°5), par exemple, est un hommage à un jeune lycéen et à sa mère, assassinés par les forces de l'ordre centrafricaines, à la fin du règne de Bokassa. Philippe Robert revient plus longuement sur l'histoire de Tatara dans l'article : La bande dessinée, Notre librairie, N°97, pp. 107-108.

[7] Edition diffusion des manuels didactiques, qui est une maison d'édition et une imprimerie imprimant et diffusant des manuels scolaires pour le Ministère de l'Education Nationale.

[8] Mort électrocuté en juin 2005 par un câble de haute tension tombé sur sa maison.

[9] A l'époque, Didier Kassaï avait déjà dessiné avec son frère Frédéric, L'histoire de William Haas, album qui devait être publié aux Etats Unis par la mission baptiste et qui restera inédit.

[10] Scénario et dessins de Jean Noël Ndiba..

[11] Scénario et dessins de Jean Noël Ndiba, Jean Noël Mokope et Didier Kassaï..

[12] Scénario et dessins de Régis Noé.

[13] Scénario et dessins de Guy Eli Maye.

[14] Scénario et dessins de Olivier Bombasaro et Didier Kassaï

[15] Les membres de ce collectif était Guy Eli Maye, Ernest Weangaï, Régis Noé, Mardoché Mbassa, Wilfried Sanze, Didier Kassaï, Joel Assana, Gabin Picassa Vobodé, Josias Bondravodé, Socrate Bangala et Béatrice Mossongo.

[16] Sa participation concernait l'exposition mais non l'album qui l'avait précédé.

[17] Pour l'anecdote, Algesiras, de son vrai nom Anne Laure Garcia, auteur entre autres de Candélabres, est né et a vécu les 10 premières années de sa vie à Bangui, mais elle est européenne !

[18] Par exemple, en dehors de Didier Kassaï (qui signe D'Kass), aucun bédéiste centrafricain n'est présent dans les différents albums de Africa éméditerranéo : matite africana, africa comics 2002, africa comics 2003 qui font pourtant un état des lieux complet de la bande dessinée africaine.

[19] La vie de Pahé, T.1 Bitam de Pahé, Ed. Paquet, 2006.

[20] Rwanda 1994 de Masioni, Grenier et Ralph, Albin Michel, 2005.

[21] Missy de Hallain Paluku, Svart et Benoit Rivière, La boîte à bulles, 2006. Coup de cœur de la Fnac en novembre 2006.

[22] PK-12 voyages en Centrafrique, Beb-Deum, Ed. du Rouergue, 2003.

[23] Pour un complément d'information sur cet épineux problème qui touche l'ensemble des pays d'Afrique, voir l'article de Sébastien Langevin sur ce sujet : Il faut que l'Afrique construise son marché, Africultures, février
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Posté le mercredi 23 mai 2007 15:37
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23 mai 2007 3 23 /05 /mai /2007 15:20
«Violences et tortures ravagent la Centrafrique», s’exclame La Croix qui précise que «depuis le coup d’Etat de François Bozizé en 2002, les exactions contre la population civile n’ont jamais cessé. Les associations et les ONG s’insurgent et demandent la fin de cette terrible impunité». L’envoyée spéciale de La Croix montre du doigt notamment «la très redoutée garde présidentielle de Bozizé, les "Bérets Verts"», qui brûlent des villages, pillent et exécutent des civils.
BOZIZE et ses divers soutiens échapperont-ils à la Justice Internationale ?
 
Bouyosgrace
 
PS : SEULS LES ESPRITS LIBRES Feront la Re-Naissance Centrafricaine.
 
 

Revue de presse Afrique du 21/5/2007

Frédéric Couteau (Photo RFI)
Frédéric Couteau
(Photo RFI)
Beaucoup de commentaires ce matin dans la presse africaine après l’annonce de la composition du nouveau gouvernement en France. En quoi cette nouvelle équipe peut-elle «intéresser les Africains ?», se demande L’Observateur au Burkina Faso. «Il y a d’abord Bernard Kouchner, relève le journal, le père de "l’ingérence humanitaire", que les caméras du monde ont vu coltinant des sacs de riz en Somalie. Son arrivée à la tête du ministère des Affaires étrangères peut s’avérer être une bonne chose pour les Africains, car il connaît l’Afrique, au moins pour ses malheurs, puisqu’il est co-fondateur de Médecins sans frontières». De plus, poursuit le quotidien burkinabé, «il a des rapports avec le Rwanda, notamment à travers Paul Kagamé, dont il pourrait adoucir les positions pour un dégel des relations Paris-Kigali».
Au Sénégal, Walfadjri affirme également que «Bernard Kouchner connaît l’Afrique». Mais, se demande le journal «pourra-t-il avoir les coudées franches pour mettre en œuvre certaines de ses idées, comme "l’ingérence humanitaire" ? La pratique sur le terrain nous le dira. En attendant de savoir si une cellule africaine verra le jour à l’Elysée».
«Préparez vos charters» ?
Autre centre d’intérêt et d’inquiétude pour les Africains : le grand ministère confié à Brice Hortefeux, celui de l’Immigration, de l’identité nationale et du co-développement. «Est-ce que ce sera… "préparez vos charters" ?», s’interroge L’Observateur à Ouagadougou.
En tout cas, Walfadjri note que «le ministère de la Coopération, qui a tant résisté à ses détracteurs, a finalement disparu au profit de ce nouveau ministère (…) et que Brice Hortefeux sera chargé de renforcer la politique d’immigration choisie, de définir les quotas annuels d’entrée par catégories d’immigrés et redéfinir le regroupement familial, dont le candidat Sarkozy avait promis de durcir les conditions».
Au Maroc, L’Opinion se félicite de la nomination de Rachida Dati au portefeuille de la Justice. C’est «la première personnalité d’origine marocaine et maghrébine à décrocher un grand ministère en France», s’exclame le quotidien marocain qui précise que «fille d’un ouvrier marocain et d’une mère algérienne, cette magistrate célibataire (…) a grandi dans un quartier défavorisé, faisant des ménages avec sa mère et s’occupant de ses onze frères et sœurs, tout en étudiant avec assiduité».
Une trentaine de candidates aux législatives maliennes
Les femmes à l’honneur toujours, cette fois au Mali. Avec récemment un atelier de formation pour les femmes candidates aux élections législatives de juillet. Un atelier organisé par le Cadre de concertation des femmes des partis politiques. «Pendant deux jours, explique le quotidien L’Indépendant, les participantes se sont familiarisées avec les techniques d’une campagne politique : la levée de fonds, son organisation et sa gestion, la candidate face à la foule, et l’élaboration des messages de campagne». L’Indépendant rappelle qu’une trentaine de femmes seront en lice pour ces législatives de juillet. Le quotidien malien rappelle aussi que «les femmes occupent moins de 12% des sièges dans les assemblées nationales des pays d’Afrique sub-saharienne».
Le fossé entre «Algérie officielle» et «Algérie réelle»
Elections toujours. Avec le bilan des législatives en Algérie. 65% d’abstention. Pour Le Quotidien d’Oran, «le message de l’Algérie majoritairement abstentionniste est clair dans son rejet d’une scène politique fictive sans lien avec la réalité. (...) Les résultats officiels ayant reconduit le statu quo, il ne faut pas s’attendre à ce que le désintérêt exprimé le 17 mai change. On risque plutôt d’assister à une accentuation de la distance entre l’Algérie officielle et l’Algérie réelle».
De son côté, le quotidien Liberté affirme que «le président Bouteflika doit tenir compte du message délivré par les Algériens, à savoir un désir de changement profond valable aussi bien pour la classe politique que pour l’exécutif, tous deux disqualifiés par les 65% d’électeurs qui ont préféré vaquer jeudi à leurs occupations habituelles».
Centrafrique : la palme des exactions
Enfin, alors qu’a lieu en ce moment un Festival international du film des droits de l’homme à Bangui, le quotidien français La Croix publie ce matin un reportage alarmant sur justement, la situation des droits de l’homme dans le pays. «Violences et tortures ravagent la Centrafrique», s’exclame La Croix qui précise que «depuis le coup d’Etat de François Bozizé en 2002, les exactions contre la population civile n’ont jamais cessé. Les associations et les ONG s’insurgent et demandent la fin de cette terrible impunité». L’envoyée spéciale de La Croix montre du doigt notamment «la très redoutée garde présidentielle de Bozizé, les "Bérets Verts"», qui brûlent des villages, pillent et exécutent des civils. La Croix qui s’insurge également contre l’inaction du Bonuca, le Bureau des Nations unies en République centrafricaine.

par Frédéric  Couteau
[21/05/2007]
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19 mai 2007 6 19 /05 /mai /2007 18:41

Forte mobilisation policière dimanche en France*

/par Rémy BELLON/

PARIS (AFP) - Une forte mobilisation policière est prévue dimanche en
France en cas d'incidents, pour le second tour de la présidentielle,
plus de 3.000 CRS et gendarmes mobiles étant mobilisés pour la seule
région parisienne, selon des sources policières.

Un peu plus de quarante compagnies de CRS et d'escadrons de gendarmes
mobiles (GM) sont prévus à Paris et dans les trois départements de la
petite couronne (Seine-Saint-Denis
<http://fr.fc.yahoo.com/i/iledefrance.html>, Val-de-marne,
Hauts-de-Seine), selon ces sources, soit plus de 3.000 hommes et
femmes.

Les gares, dans ces départements, seront surveillées par le Service
région de la police des transports (SRPT) afin notamment "de prévenir
la
venue de bandes" qui voudraient éventuellement en "découdre" dans la
capitale pour les festivités.

"Il n'y a pas de signes avant-coureurs ni de remontée d'informations
alarmistes mais nous sommes vigilants dans les banlieues et nous
surveillons les mouvances radicales de l'extrême gauche", indiquait-on
de sources policières.

Dans la France entière, il y aura quelque 80 compagnies de GM et de
CRS,
- dont la moitié en région parisienne -, auxquelles s'ajoutent "les
milliers" de policiers et gendarmes en uniforme ou des civils comme
ceux
des Renseignements généraux ou de la police judiciaire (PJ), selon ces
mêmes sources, qui précisaient : "C'est un effectif de soirées de
grands
matches de la Coupe du Monde (de football
<http://fr.sports.yahoo.com/fo/>, 1998) ou de nuits de réveillon, pas
plus pas moins, à la hauteur de l'événement" de dimanche.

La crainte existe que les festivités donnent lieu à de "possibles
débordements" dans la nuit. La venue de bandes dans la capitale "pour
s'amuser et +dépouiller+", la possibilité qu'une victoire du candidat
UMP <http://fr.news.yahoo.com/u/ump.html> Nicolas Sarkozy
<http://fr.news.yahoo.com/presidentielle/nicolas-sarkozy.html>
"provoque
des réactions de rejet" dans certains quartiers sensibles sont ainsi
fréquemment citées.

Les mêmes craintes, soulignait-on, existaient lors du premier tour,
mais
il "n'y a pas eu d'incidents".

A Paris, deux jeunes majeurs ont été placés en garde à vue dans le
cadre
d'une enquête sur les incendies de 60 véhicules survenus la nuit
précédant le premier tour, dans les quartiers nord-est de Paris, puis
jugés en comparution immédiate.

Ils sont soupçonnés appartenir "à la mouvance anarchiste et autonome",
selon la police, et des "perquisitions ont été menées dans des squats
parisiens" abritant cette mouvance.

"La mouvance radicale de l'extrême gauche, celle qu'on avait vue durant
les manifestations anti-CPE, pourrait se manifester surtout si Sarkozy
<http://fr.news.yahoo.com/presidentielle/nicolas-sarkozy.html>
l'emporte
et nous la surveillons", font valoir ces sources policières.

Certains responsables policiers pensent que des incidents pourraient
être localisés dans le "93" d'où sont parties les émeutes de 2005.

Mais il n'y a pas de "signes précurseurs", ce qui est confirmé sur le
terrain par plusieurs responsables d'associations interrogés par l'AFP
en Seine-Saint-Denis <http://fr.fc.yahoo.com/i/iledefrance.html> ou
dans
l'Essonne.

Des responsables policiers expliquent aussi que le dispositif de
sécurité sera "ajusté" en fonction des événements. Il faudra,
disent-ils, que les policiers et les gendarmes soient "discrets, pour
ne
pas gâcher la fête, mais réactifs".


* *


*Important dispositif policier en France le soir du vote*

Envoyer par mail
<http://fr.mf.news.yahoo.com/mailto?url=http://fr.news.yahoo.com/05052007/290/important-dispositif-policier-en-france-le-soir-du-vote.html&title=Important%20dispositif%20policier%20en%20France%20le%20soir%20du%20vote&locale=fr&prop=news&h2=9350169>
Envoyer via Y! Messenger <http://fr.messenger.yahoo.com> Blog via
Yahoo!
360
<http://fr.news.yahoo.com/05052007/290/important-dispositif-policier-en-france-le-soir-du-vote.html##>
Imprimer
<http://fr.news.yahoo.com/05052007/290/important-dispositif-policier-en-france-le-soir-du-vote.html#top_print#top_print>

PARIS (Reuters) - Les autorités préparent un dispositif policier
spécial
pour le soir de l'élection du nouveau président de la République afin
de
prévenir d'éventuels troubles, même s'il n'y aucun signe que des
violences organisées se préparent.

Selon des sources policières, une quinzaine de CRS (Compagnies
républicaines de sécurité) supplémentaires seront mise en
"disponibilité", pour la plupart en région parisienne, soit environ
1.200 policiers au total, dans le but de renforcer au besoin les 25 CRS
affectées en permanence à la surveillance des zones les plus sensibles
de toute la France.

La surveillance habituelle exercée par les Renseignements généraux dans
les quartiers sensibles, notamment par l'examen de "blogs
<http://fr.news.yahoo.com/blogs.html>" des cités, n'a pas permis de
conclure à l'existence de plans organisés ou d'appels aux violences,
dans le cas où Nicolas Sarkozy
<http://fr.news.yahoo.com/presidentielle/nicolas-sarkozy.html> serait
élu, dit-on de mêmes sources.

"Pour le moment la police nationale met en place un dispositif de
prévention, mais il ne nous est pas remonté d'informations concrètes
sur
une volonté délibérée, concertée et préparée de créer des troubles en
cas d'élection de Nicolas Sarkozy
<http://fr.news.yahoo.com/presidentielle/nicolas-sarkozy.html>", a
déclaré Dominique Achispon, secrétaire général du Syndicat national des
officiers de police (SNOP).

Les mots de "racaille" et de "karcher" employés par Nicolas Sarkozy
<http://fr.news.yahoo.com/presidentielle/nicolas-sarkozy.html> en
qualité de ministre de l'Intérieur à propos du traitement de la
délinquance des banlieues lui ont valu une impopularité tenace, qui l'a
empêché de se déplacer dans les quartiers pendant sa campagne sans une
importante escorte policière.

Signe de cette impopularité, sa concurrente socialiste a dépassé les
40%, voire les 50% dès le premier tour dans la plupart des quartiers
sensibles de l'est et du nord de Paris.

IMPORTANT DISPOSITIF A PARIS

Si elles restent officiellement très discrètes sur les mesures
décidées,
les autorités estiment nécessaire de prévenir une éventuelle vague de
violences spontanée et doivent par ailleurs gérer les importants
mouvements de foule et manifestations de joie prévisibles, quel que
soit
le résultat du 6 mai, expliquent des policiers.

A Paris, la droite française a pour habitude de célébrer ses succès
place de la Concorde, tandis que la gauche choisit invariablement la
place de la Bastille. En 2002, la victoire de Jacques Chirac
<http://fr.news.yahoo.com/c/chirac.html> sur le candidat
d'extrême-droite Jean-Marie Le Pen
<http://fr.news.yahoo.com/presidentielle/jean-marie-le-pen.html> avait
été fêtée par des milliers de personnes place de la République, à titre
exceptionnel et symbolique.

A Paris intra muros, 19 escadrons de gendarmerie et une CRS, soit
environ 1.600 personnes, seront déployés en renfort. Quatre unités
mobiles surveillent les transports publics dans le cadre du plan
Vigipirate. Le dispositif est au total trois fois supérieur à celui
d'un
week-end ordinaire, mais inférieur à celui d'un 14 juillet.

Un hélicoptère avec des moyens sophistiqués, comme une caméra thermique
et un détecteur de mouvement, sera mis à disposition de la police pour
la surveillance de la région parisienne, a révélé le Parisien.

Les grandes villes seront également très surveillées. Le centre
opérationnel de la place Beauvau, un PC de commandement national,
requis
pour les grands événements comme la finale de la Coupe du monde, sera
"le coeur du dispositif", ajoute-t-on à la DGPN.

Les syndicats policiers disent craindre de possibles dérapages en fin
de
soirée, de la part de jeunes de banlieues et de militants
d'extrême-gauche, qui ont mené une campagne virulente contre le
candidat
Nicolas Sarkozy
<http://fr.news.yahoo.com/presidentielle/nicolas-sarkozy.html>.

Ces syndicalistes policiers en veulent pour preuve la soixantaine de
voitures incendiée à Paris le soir du premier tour des élections, faits
imputés à des membres de la mouvance d'extrême-gauche. Ils s'alarment
d'un tract distribué le week-end dernier au métro Barbès à Paris et en
Seine-Saint-Denis <http://fr.fc.yahoo.com/i/iledefrance.html>, non
signé
et intitulé, "pourquoi nous haïssons la police

*Patrick NAIZAIN*
( : 02 28 20 *61 72 *- gsm *06 77 19 85 82
*patrick.naizain@paysdelaloire.fr
<mailto:patrick.naizain@paysdelaloire.fr>*
**Chargé de Mission auprès du Président
**Commission Recherche & Développement technologique,
Affaires Internationales, Européennes & Interrégionales,
Démocratie territoriale & Innovation numérique (TIC)*
*Conseil Régional des Pays de la Loire* *http://www.paysdelaloire.fr*
<http://www.paysdelaloire.fr/>
*Hôtel de la Région – 1 rue de la Loire - 44966 NANTES CEDEX 9*

 

 

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16 mai 2007 3 16 /05 /mai /2007 22:24
Des "rebelles" se rendent aux autorités centrafricaines
(20 minutes 14/05/2007)


Des "rebelles" d'un "mouvement politico-militaire" dont le nom n'a pas été précisé se sont rendus ces derniers jours aux autorités centrafricaines dans la région de Kaga-Bandoro, dans le nord de la Centrafrique, a déclaré lundi la présidence.
"Les combattants enrôlés dans un mouvement politico-militaire opérant notamment dans la préfecture de la Nana-Grébizi sont sortis de leur base par vagues successives et se trouvent installés à Kaga-Bandoro (400 km au nord de Bangui) où ils sont placés sous la protection des différents services de l'Etat", selon un communiqué de la présidence lu à la radio.

Ni le nombre de ces "anciens combattants rebelles" ni le nom du groupe n'ont été précisés.

Une source proche de la présidence cependant évoqué "plusieurs dizaines de combattants".

Plusieurs petits groupes armés hostiles au président François Bozizé, sont actifs dans le nord-ouest de la Centrafrique depuis plus d'un an, où ils multiplient les attaques, souvent dirigées contre l'armée.

Le principal groupe rebelle implanté dans cette partie du pays est l'Armée populaire pour la restauration de la République et la démocratie (APRD), apparue fin 2005. L'un de ses dirigeants, le lieutenant Jean-Jacques Larmassoum, a été arrêté en 2006 et condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour atteinte à la sûreté de l'Etat.

Selon la présidence, les ralliements rebelles signalés à Kaga-Bandoro font suite à "l'appel du chef de l'Etat lancé le 3 avril" dans cette même ville. Le président Bozizé avait appelé les mouvements rebelles "à déposer les armes".

Des collaborateurs du président ont été dépêchés sur place afin notamment "de porter un message de réconciliation et un soutien matériel aux anciens combattants rebelles", selon le communiqué.

François Bozizé promet dans ce texte de "tout mettre en oeuvre pour garantir leur sécurité physique et leur réinsertion dans la vie normale" et "adresse un solennel appel à ceux qui hésiteraient encore à le faire à suivre le bel exemple de patriotisme donné par leurs camarades dans le maquis".

Le gouvernement de Bangui a récemment signé avec certains groupes rebelles des accords de paix censés ramener le calme dans tout le nord du pays. L'APRD n'a pas signé ces accords.

Conjugués aux attaques des "coupeurs de route" (bandits de grands chemins), les raids des rebelles centrafricains et les représailles exercées par l'armée régulière et les soldats français ont fait de nombreuses victimes et plus de 280.000 déplacés parmi la population civile du nord du pays, selon l'ONU et des ONG.


 

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16 mai 2007 3 16 /05 /mai /2007 22:19
Héritage africain de Chirac : Ombres et lumières
(Le Pays 16/05/2007)


Bientôt, le président Jacques Chirac, après 12 ans à la tête de l’Etat français, s’en ira de l’Elysée et cédera sa place à Nicolas Sarkozy, vainqueur au second tour de l’élection présidentielle du 6 mai 2007.
Il fera ses adieux en tant que président de la république non seulement aux Français et à la France, mais aussi aux Africains et à une partie non négligeable de l’Afrique. Il s’agira désormais, pour les uns et les autres, de comptabiliser l’héritage qu’il leur aura laissé, et d’en faire le meilleur usage qu’ils pourront.

Pour les premiers, c’est-à-dire les Français et la France, le règne de Chirac aura été mi-figue, mi-raisin, en termes de résultats. Et pour les derniers ? Quelles leçons tireront-ils du passage à l’Elysée de celui-là même qui se vantait d’être le meilleur continuateur de la politique africaine de De Gaulle, artisan principal de la loi cadre de 1956 et de la décolonisation de l’Afrique francophone des années 60 ? Car, en réalité, l’héritage africain de Chirac ne peut être objectivement établi sans ces références de l’histoire des relations entre la France et l’Afrique.

Incontestablement, on dira, comme cela est propre à toute oeuvre humaine, qu’il y aura aussi bien des ombres que des lumières. Avant l’Elysée, la formule de Chirac qui a retenu l’attention des africains est : "Les Africains ne sont pas mûrs pour la démocratie" et, de surcroît, quoique gentils, leurs "bruits" et les "odeurs fortes" rendent la cohabitation avec eux difficile !

Au-delà de ce qui peut paraître anecdotique dans cette formule (dont le fond est loin d’être faux) et qui trahit des survivances racistes sinon coloniales de son auteur, on peut dire que globalement l’héritage africain du chiraquisme se conjugue avec la "France-Afrique", dont l’idéologie sous-jacente a traversé tous les régimes de la Ve République jusqu’à Chirac. Même le "Maître d’ouvrage" de la Baule (1991) n’a pas pu remettre fondamentalement en cause la politique néocoloniale paternaliste qui est, en dernière analyse, contre l’émancipation des peuples africains et pour l’exploitation de l’Afrique.

Une exploitation qui se déploie avec la complicité plus ou moins consciente des chefs d’Etat africains, à travers le précarré africain de la France. Tous y ont contribué. Tous en ont profité, sauf les peuples de l’Afrique francophone. Depuis De Gaulle et Focart, et au nom des intérêts et de la "grandeur" de la France, la presque totalité des présidents français, à des degrés divers, ont entretenu des amitiés "douteuses" et suspectes dites personnelles avec des tyrans, despotes, empereurs et autres dictateurs africains qu’ils ont maintenus au pouvoir contre la volonté de leur peuple, parfois même en tirant sur ce peuple ou en maintenant une situation de conflit intérieur incompatible avec le développement.

Jacques Chirac n’y a pas fait exception. Bien au contraire. La politique du précarré et la "cellule africaine" de l’Elysée n’ont guère favorisé le développement réel et authentique des Etats africains : le marasme économique sévit encore aujourd’hui, alors que la démocratie a du mal à prendre dans les faits, malgré la présence effective des institutions formelles censées la créer et la maintenir, et les conditionnalités tout aussi formelles énoncées alors par Mitterrand. Des Etats classés derniers dans les indices de développement du PNUD sont africains et francophones.

Les crises et les conflits se sont multipliés, voire renforcés sur le continent, comme l’atteste la situation en Côte d’Ivoire, au Tchad, en République Centrafricaine, etc. Autant d’éléments qui illustrent l’échec de la politique française en Afrique sous Chirac, même si celui-ci y a trouvé les germes. La France, tous régimes confondus, s’est toujours "nourrie" de l’Afrique, politiquement, diplomatiquement... et économiquement. "La France n’a pas d’amis, elle n’a que des intérêts". La situation, sous Chirac, n’a pas structurellement changé. Est-ce pour cela que les intentions et la réelle sympathie de Chirac pour l’Afrique n’ont pas réussi à se matérialiser dans des opérations durables pour le développement et la réduction sensible de la pauvreté ?

Les intentions, Chirac en a eu. De très nobles et dans tous les domaines : santé, environnement, aides publiques au développement... et plusieurs tribunes en France, en Afrique ou ailleurs ont été des lieux de plaidoirie de l’avocat "africain" en faveur de l’Afrique : les sommets France-Afrique, la Francophonie, les sommets de l’ONU, etc. Il a même fait des propositions hardies, parfois osées, parmi lesquelles le relèvement des prix des billets d’avion pour aider au financement du développement de l’Afrique, en particulier. Au moins dans les déclarations et les intentions, dont on peut ne pas douter de la sincérité, Chirac aura été l’avocat de l’Afrique le plus régulier et le plus intrépide, notamment au cours de son second et dernier mandat.

Comme pour se repentir et laisser des idées favorables dans l’esprit des peuples avant de s’en aller, Chirac a eu des idées généreuses pour le continent et même au-delà : son non ferme à la guerre contre l’Irak, la culture du devoir de mémoire (au sujet de l’esclavage et de la colonisation) qu’il a imposée à la conscience collective française participent de cette volonté qu’il a toujours eue de reconnaître la "dette africaine" de la France. Et ce n’est pas rien, dès lors qu’on reconnaît que le développement des peuples passe aussi et surtout par le développement des idées et la reconnaissance de l’histoire.

In fine, on peut, sans pour autant absoudre celui qui sera bientôt présenté comme l’ancien président de la France, affirmer qu’aussi bien pour les lumières que pour les ombres, Chirac n’est pas seul responsable : la logique implacable du nouvel ordre économique mondial fait de néolibéralisme intégral, l’Europe, la situation intérieure de la France et surtout l’attitude des chefs d’Etat africains eux-mêmes peuvent et ont pu limiter l’effectivité des rêves chiraquiens pour l’Afrique. On ne répétera jamais assez la responsabilité des pouvoirs africains dans la situation délétère de leurs Etats : pour l’essentiel, ils ont tous "trouvé leur compte" dans la politique africaine de la France de Chirac.

Les rapports difficiles et mouvementés de Gbagbo et de Paul Kagamé avec la France, au travers des crises qu’ont connues leur pays, sont par ailleurs révélateurs de l’émergence d’un nouvel esprit coïncidant avec l’avènement d’une nouvelle génération de chefs d’Etat africains. Peut-être verrons-nous pointer à l’horizon une nouvelle race de chefs d’Etats qui oseront "tenir tête" à l’ancien maître colonial qui, sous des oripeaux divers, reste congénitalement le même. Vu sous cet angle, le départ de Chirac pourrait être le déclic d’une nouvelle conscience politique de l’Afrique vis-à-vis de la France.


Le Pays

 

 

© Copyright Le Pays

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16 mai 2007 3 16 /05 /mai /2007 22:15
FOCUS SUR L'ACTUALITÉ

 

L’opposition exige un comité préparatoire du dialogue politique inter-centrafricain
(APA 16/05/2007)


APA Bangui (Centrafrique) Le coordonnateur de l’Union des forces vives de la nation (UFVN), Me Henri Pouzère, a déclaré, samedi à Bangui, au cours d’une conférence de presse, qu’il est urgent que le chef de l’Etat, garant constitutionnel de l’intérêt supérieur de la nation, mette en place un comité préparatoire du futur dialogue politique inter-centrafricain.

Ce comité doit être doté de l’autonomie financière et composé à parité égale, des représentants du pouvoir, de l’opposition démocratique et de l’opposition armée, a expliqué Me Pouzère.

Le coordonnateur de l’UFVN commentait le rapport de synthèse produit par le groupe des sages mis sur pied pour prendre contact avec tous les acteurs politiques centrafricains, en vue de la tenue d’un dialogue politique sans exclusive.

Le groupe des sages doit notamment proposer l’ordre du jour, le lieu, le coût et la durée de cette rencontre destinée à ramener la paix en Centrafrique.

Me Pouzère a déploré que le groupe de sages n’ait pas contacté l’ancien président Ange-Félix Patassé, qui vit en exil à Lomé, au Togo, ainsi que son prédécesseur à la magistrature suprême, le général André Kolingba qui, en tant qu’ancien chef suprême des forces armées centrafricaines, est une mine d’informations qui ne saurait être tenue à l’écart de toute initiative visant à ramener une paix durable en Centrafrique.

L’Union des Forces Vives de la Nation regroupe le Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC) de l’ancien Premier ministre Martin Ziguélé, le Rassemblement démocratique centrafricain (RDC) de l’ancien président André Kolingba, l’Association Löndo de Me Henri Pouzère et l’Alliance pour la démocratie et le progrès (ADP) de M. Olivier Gabirault.


SL/LMM APA
12-05-2007

 

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12 mai 2007 6 12 /05 /mai /2007 17:26

PERSONNE NE POUVAIT DOUTER DE CETTE ELECTION DE SARKO...

LES MEDIAS ET PROCHES PARENTS DE CE DERNIER ON VOTE CLANIQUEMENT:

ATTALI,ETC.........

ALORS PREPARER VOUS POUR LES LEGISLATIVES

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3 mai 2007 4 03 /05 /mai /2007 18:28
logo_ocbg1-1.gifVers la définition d’une position commune en Afrique sur les produits spéciaux dans les négociations commerciales
 

APA-Cotonou(Bénin) Les experts de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), ont entamé ce jeudi à Cotonou, une réunion en vue d’aider les pays africains à convenir d’une définition de leurs produits sensibles et spéciaux compatible avec leurs intérêts dans les négociations commerciales multilatérales,a constaté sur place, APA.

Pour le ministre béninois de l’Industrie et du Commerce, Somanou Moudjaïdou, cette réunion trouve son fondement dans l’évolution des négociations du cycle de Doha au titre de l’Organisation mondiale du commerce et de l’accord de Cotonou, marqué par les négociations des Accords de partenariat économique entre l’Union européenne et les différentes régions des pays de l’Afrique, des Caraïbes et du pacifique.

« A l’issue des travaux du Conseil général de l’Organisation mondiale du Commerce qui s’est déroulé en juillet 2004, il a été convenu que les membres pourront désigner un nombre approprié, à négocier de lignes tarifaires, à traiter comme sensibles, compte tenu des engagements existants pour ces produits » , a-t-il rappelé.

Ainsi, a-t-il expliqué, les pays en développement membres auront la flexibilité de désigner en fonction de ces critères, un nombre approprié de produits en tant que produits spéciaux sur la base des besoins en matière de sécurité alimentaire, de garantie des moyens d’existence et de développement rural.

« Ces produits seront admis à bénéficier d’un traitement plus flexible. Les critères et le traitement de ces produits seront spécifiés au cours des négociations et tiendront pleinement compte de l’importance fondamentale des produits spéciaux pour les pays en développement », a-t-il indiqué.

A cet effet, au cours des deux jours de cette réunion, les experts analyseront la problématique des produits sensibles et des produits spéciaux dans le cadre de la revue conjointe ACP/UE et autres négociations commerciales multilatérales à venir, et à proposer des méthodologie permettant de définir les produits sensibles et les produits spéciaux d’une manière compatible avec les orientations stratégiques pour le développement des pays africains respectifs.

Organisée en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), l’Union africaine (UA), le Groupe africain de Genève et le gouvernement du Bénin, les conclusions de la réunion seront prises en compte par les négociateurs africains et les décideurs dans le cadre de la revue conjointe ACP/UE et autres négociations commerciales multilatérales à venir.

Selon un document de la CEA, dont APA, a eu copie, il serait préjudiciable à l’Afrique que les pays développés réduisent leurs tarifs douaniers et qu’ils aient en même temps la possibilité de désigner certains produits comme sensibles.

 
MT/of/APA
03-05-2007
 
 
 
Droits de reproduction Agence de Presse Africaine 2006 - Autorisés avec mention de la source
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3 mai 2007 4 03 /05 /mai /2007 18:25
Vers la définition d’une position commune en Afrique sur les produits spéciaux dans les négociations commerciales
 

APA-Cotonou(Bénin) Les experts de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), ont entamé ce jeudi à Cotonou, une réunion en vue d’aider les pays africains à convenir d’une définition de leurs produits sensibles et spéciaux compatible avec leurs intérêts dans les négociations commerciales multilatérales,a constaté sur place, APA.

Pour le ministre béninois de l’Industrie et du Commerce, Somanou Moudjaïdou, cette réunion trouve son fondement dans l’évolution des négociations du cycle de Doha au titre de l’Organisation mondiale du commerce et de l’accord de Cotonou, marqué par les négociations des Accords de partenariat économique entre l’Union européenne et les différentes régions des pays de l’Afrique, des Caraïbes et du pacifique.

« A l’issue des travaux du Conseil général de l’Organisation mondiale du Commerce qui s’est déroulé en juillet 2004, il a été convenu que les membres pourront désigner un nombre approprié, à négocier de lignes tarifaires, à traiter comme sensibles, compte tenu des engagements existants pour ces produits » , a-t-il rappelé.

Ainsi, a-t-il expliqué, les pays en développement membres auront la flexibilité de désigner en fonction de ces critères, un nombre approprié de produits en tant que produits spéciaux sur la base des besoins en matière de sécurité alimentaire, de garantie des moyens d’existence et de développement rural.

« Ces produits seront admis à bénéficier d’un traitement plus flexible. Les critères et le traitement de ces produits seront spécifiés au cours des négociations et tiendront pleinement compte de l’importance fondamentale des produits spéciaux pour les pays en développement », a-t-il indiqué.

A cet effet, au cours des deux jours de cette réunion, les experts analyseront la problématique des produits sensibles et des produits spéciaux dans le cadre de la revue conjointe ACP/UE et autres négociations commerciales multilatérales à venir, et à proposer des méthodologie permettant de définir les produits sensibles et les produits spéciaux d’une manière compatible avec les orientations stratégiques pour le développement des pays africains respectifs.

Organisée en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), l’Union africaine (UA), le Groupe africain de Genève et le gouvernement du Bénin, les conclusions de la réunion seront prises en compte par les négociateurs africains et les décideurs dans le cadre de la revue conjointe ACP/UE et autres négociations commerciales multilatérales à venir.

Selon un document de la CEA, dont APA, a eu copie, il serait préjudiciable à l’Afrique que les pays développés réduisent leurs tarifs douaniers et qu’ils aient en même temps la possibilité de désigner certains produits comme sensibles.

 
MT/of/APA
03-05-2007
 
 
 
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3 mai 2007 4 03 /05 /mai /2007 18:20
Aucun risque de dévaluation du CFA, selon Abdoulaye Wade
(La Tribune 03/05/2007)


Il n'y aaucun risque de dévaluation du franc CFA, a indiqué mardi à Bissau le chef de l’Etat sénégalais, Maître Abdoulaye Wade, à l’occasion de la cérémonie d’inauguration de l'agence de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'ouest (BCEAO) dans la capitale bissau-guinéenne.

Démentant les rumeurs d'une dévaluation du franc CFA, Me Wade a précisé que "si un pays estime que ses progrès économiques sont tels que sa monnaie est devenue forte, il peut décider souverainement de dévaluer sa monnaie.

Ce qui entraîne la compétitivité de ses entreprises et l’accroissement des exportations", mais ajoute-t-il, "il n’y a pas de risques de dévaluation du franc CFA par suite de difficultés économiques ou financières de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA).


Pour le président sénégalais, "le franc CFA est une monnaie solide et convertible, car nous nous sommes assignés une véritable discipline monétaire", précisant que l’UEMOA a d’importantes réserves monétaires en France évaluées à 1.700 milliards d’euros placés sur les marchés financiers.


Selon le Chef de l’Etat bissau-guinéen, Nino Vieira, qui a présidé la cérémonie, l’adhésion de la Guinée-Bissau à l’UEMOA lui a permis de se doter d’une monnaie convertible, mais aussi d’accroître lss échanges commerciaux avec les pays de la sous-région.


La Guinée-Bissau a adhéré à l’UEMOA le 2 mai 1997, un an avant que n’éclate la guerre civile, rappelle-t-on. (pana)

 

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